« Bien faire son métier est la seule chose que l’on peut faire… »
Voici le message que veut faire passer Patrick Ropert, directeur général de Gares & Connexions.
Si les compteurs sont au vert avec 220 millions d’euros de marge opérationnelle (avec la partie filiales), supérieurs donc à l’objectif de 214 millions, la dernière enquête Tempo* relève des inquiétudes pour l’ensemble du personnel de Gares & Connexions, notamment pour l’encadrement et celui intermédiaire, qui est le levier de confiance de la direction.
L’enjeu de la formation est aussi crucial
Pour le directeur général, Gares & Connexions doit sortir de SNCF Mobilités, mais rester dans le GPF, soit à l’ÉPIC de Tête, soit à SNCF Réseau. La forme juridique n’aura pas de conséquences sur le statut du personnel, est-il affirmé. Le rapport Spinetta étant remis le 16 février, place aux positions gouvernementales : ÉPIC ou SA, car plus d’agilité dans les décisions ? L’importance est de ne pas être à Réseau, mais à l’ÉPIC de Tête « pour ne pas être bridé », l’argument principal étant de développer Gares & Connexions afin de permettre la diminution des péages et plus d’investissements.
La croissance externe
Il faudrait garder de la capacité d’investissement pour se mettre à jour dans la remise en état du patrimoine et combler le retard pris sur les 50 dernières années dans l’entretien des gares. « Mais avec une dette nette d’un peu plus de 500 millions d’euros, nous pouvons doubler notre ratio d’endettement. 50 % des bénéfices sont redistribués, donc rien à voir avec Aéroports de Paris ! », affirme Patrick Ropert.
Consolider la charge et tous les emplois qui sont budgétisés à SNCF Mobilités
Gares & Connexions a refusé de prendre des charges de travail supplémentaires, car contrainte dans ses embauches à l’intérieur de l’ÉPIC, ce qui est pénalisant. Prendre des embauches extérieures à l’ÉPIC ?!
Côté volet RH, la mise en place d’une véritable GPEC est annoncée
Entre autres, cela offre la capacité de mettre en place des parcours métiers à l’intérieur du GPF. Pour cela, il faut que Gares & Connexions reste à part entière, avec des parcours à construire, ce qui est intéressant pour les salariés qui ont ainsi la possibilité d’évoluer sur un même bassin d’emplois, avec des règles adaptées pour non-concurrence. Suite à Tempo, l’action personnelle et particulière du directeur général portera sur les DPX, qui ont les problématiques suivantes : équipe, métier, transformation métier et manager.
Gares & Connexions va bien et c’est tant mieux !
Ce n’est pas le cas, malheureusement, de toutes les entités du GPF, dont le Fret. Dommage que nous n’ayons pas une vision de groupe, c’est-à-dire avec les filiales de Gares & Connexions, ce que nous souhaitons depuis la création de G&C pour comprendre dans le détail la stratégie. Tempo nous alerte sur l’urgence de décider enfin de l’avenir de G&C et du devenir de ses salariés, filiales comprises.
Nous avons noté la mise en place d’une véritable GPEC
Il faut établir une lisibilité des parcours professionnels des salariés de Gares & Connexions, et la stratégie a un impact sur l’emploi. La position de la CFDT sur Gares & Connexions est claire depuis 2013. Nous avons entendu les arguments du directeur général et du président Pepy sur la nécessaire capacité d’endettement et d’attirer des partenaires. L’intégration de Gares & Connexions à Réseau doit être sous la forme d’un service intégré dans cet Épic, doté d’une certaine autonomie comptable et de gestion, permettant son développement. Le danger d’une filiale est la possibilité d’une première étape d’un démantèlement et d’une privatisation partielle avant d’être complète. Nous sommes heureux de constater que le positionnement de Gares & Connexions est aujourd’hui défendu au sein du GPF.
Pour la CFDT, l’élément clé du processus de stratégie est la typologie de la clientèle de Gares & Connexions
À cela s’ajoutent ses attentes, la marge attendue sur chaque segment et les investissements nécessaires pour l’atteindre. De là en découlent les organisations, la productivité et les tableaux de bord, le tout décliné sur trois ans. Nous le savons maintenant, la modification du statut juridique de la branche pourrait se faire à l’intérieur du GPF !
Et donc quelle croissance interne et externe ?
- Quelles conséquences avec le futur statut sur les possibilités d’investissement intra-européen voire extra-européen ?
- Quelle stratégie pour la marque Gares & Connexions ?
Pour Gares & Connexions, être adossée à un grand groupe, quelle que soit la forme juridique, permettra une capacité d’emprunt accrue, avec des conditions de taux avantageuses.
Avons-nous une estimation du niveau d’investissement en euros, une fois le changement de statut de la branche mis en place ?
La branche Gares & Connexions est déjà présente au niveau international avec sa filiale AREP. Est-ce un levier de notre développement et sera-t-il le seul ? Pourquoi des montages avec des groupes privés ? Suite à Tempo, pour la CFDT, parmi les points à améliorer se compte l’item « SNCF aide ses salariés à apprendre et se développer dans leur métier ». C’est celui qui baisse le plus ! Cela démontre une fois de plus l’attachement des cheminots à réaliser leurs missions de façon qualitative, et donc conserver une bonne technicité sur le poste. La formation est très importante pour les salariés et il serait intéressant de creuser cet aspect-là afin de voir avec l’IPSOS si ce résultat est corrélé à d’autres items.
La simplification des documents de sécurité, un autre point abordé par la CFDT
Un point crucial en Île-de-France reste le problème du logement cher, et cela de façon critique pour les salariés embauchés à Gares & Connexions. Il y a là un enjeu de taille pour la branche. Le GPF possède des logements qui sont vacants et tirerait avantage de chercher à mieux les exploiter.
Quelle utilité de Tempo autrement ?
Pour la CFDT, si le levier salaires ne dépend pas de Gares & Connexions, deux points peuvent découler d’une action spécifique :
- le pouvoir d’achat et particulièrement le logement, notamment en Île-de-France (où Réseau sera prioritaire au regard des grands travaux qui existent) : faire remonter au GPF les besoins spécifiques de Gares & Connexions ;
- la qualité de vie au travail, où chacun doit pouvoir agir sur les leviers qui permettent d’être heureux au travail.
Sur le management spécifique à Gares & Connexions, il y a des axes de progrès à réaliser
Comment inciter les managers à obtenir de meilleurs résultats ? Leur donner les moyens et une note sociale liée notamment à Tempo pourrait être incitatif.
Information trimestrielle emploi
- + 3,3 ED.
- 23 % de femmes.
- 6 % de TP (17 % de femmes sont en TP / 3 % d’hommes).
- 2 748 en effectif réel (moins d’ILD : 95).
- 197 cessations de fonction.
- 81 personnes recrutées sur 93 autorisations (86 initialement).
* Tempo est l’outil de mesure de l’engagement et de satisfaction des collaborateurs de la SNCF, dont la dernière enquête menée chez Gares & Connexions a eu lieu en 2017, par entité.